S’agissant
d’une dette découlant d’une occupation postérieure, le bailleur ne peut agir
qu’au terme d’un délai de trois mois à compter dudit Jugement (article L622-14
du Code de Commerce), sauf si préalablement à la liquidation judiciaire, il y a
eu un Jugement de sauvegarde ou redressement judiciaire : en ce cas, le
point de départ du délai de 3 mois est la date du Jugement d’ouverture de
sauvegarde ou de redressement judiciaire (Cour
de Cassation, Chambre Commerciale, Arrêt du 19 février 2013), rendu avant conversion, de sorte qu'il n'est pas toujours imposé au bailleur un délai de 3 mois après la liquidation.
En
revanche, si la même demande est fondée sur des causes antérieures au Jugement,
le bailleur doit introduire sa demande dans les trois mois de la publication du
Jugement de liquidation judiciaire (article L641-12 du Code de Commerce).
Le Juge
Commissaire n’est compétent que pour constater la résiliation, tandis que le
Président du Tribunal de Grande Instance, statuant en référé, est compétent non
seulement pour la résiliation, mais également pour accorder des délais de
paiement et/ou ordonner la suspension des effets de la clause résolutoire.
A toutes
fins utiles, il faut rappeler que le bailleur dispose d’un privilège légal,
tant pour les créances antérieures que pour les créances postérieures.
Enfin, le
liquidateur judiciaire peut voir sa responsabilité engagée s’il a poursuivi le
bail sans s’assurer qu’il disposait de fonds nécessaires pour régler les loyers
et charges à échéance, sauf à démontrer qu’il avait un espoir sérieux de
cession du bail (notamment Cour d’Appel
de Paris, Chambre 1, Arrêt du 4 mars 1994 ; Cour d’Appel de Rennes,
Chambre 2, Arrêt du 27 mai 2003 ; Cour d’Appel de Riom, Chambre Civile 1,
Arrêt du 1er juin 2006 ; Cour d’Appel de Chambéry, Chambre
Commerciale, Arrêt du 7 mai 2007 ; Cour d’Appel de Limoges, Chambre
Commerciale, Arrêt du 28 novembre 2007 ; Cour d’Appel d’Amiens, Chambre 1
Section 2, Arrêt du 10 mai 2011; Cour d'Appel de Paris, Pôle 5 Chambre 8, Arrêt du 20 mai 2014; Cour d'Appel d'Amiens, Chambre économique, Arrêt du 3 juillet 2014).
Une étude
approfondie sur les différentes conséquences de la liquidation judiciaire du
preneur sur le bail commercial a été réalisée par le Cabinet.